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road to nowhere
11 janvier 2008

20 novembre 2007, 1h39

Je n’ai pas besoin d’écouter les paroles, le titre est suffisamment éloquent, et même si ce n’est pas le cas, ça me suffit. Ça suffit à tout le monde, d’ailleurs. On ne voit dans des chansons vagues que ce que l’on veut bien voir. C’est probablement à ça que l’on reconnaît une bonne chanson, d’ailleurs. Mais c’est pas de ça que je voulais parler, de toute façon.

Ouais. En fait j’ai pas la moindre idée de quoi dire, de quoi faire. Je construis et répète des conversations qui ne viendront pas dans ma tête. Je me mens en pensant parfois que, oui, cela suffit. Cela suffit de ne pas se confronter au monde. De se contenter d’imaginer le monde. Quelle blague.

Et ce n’est pas à cause de lui. Lui, je ne sais pas qui il est, et je ne m’en fous pas, mais si je ne peux pas le savoir, fort bien, ça ne me manquera pas. Ce n’est pas non plus à cause de l’absence de « lui », disons, ça, je m’en passe depuis un moment, je sais comment faire avec. Je ne sais pas bien ce que c’est. Ouais, ouais, menteuse. Je sais ce que c’est. C’est le désintérêt. Ce n’est même pas parce qu’on a couché ensemble. Sérieusement, comme si j’en avais quelque chose à foutre. C’est que je ne peux pas tolérer d’être oubliable si facilement, que l’on puisse passer et partir, tout comme je passe et je pars. Parce que dans ce cas, j’ai menti, voyez-vous. Je suis passée et j’ai essayé de partir, mais je ne sais pas faire, pas quand je dois être à nouveau en face d’un visage, d’un pseudonyme, chaque jour. Non, je sais pas faire. Et non, lui n’est pas important. Lui pourrait être n’importe qui, je crois. Enfin pas n’importe qui. Je ne me comprends pas. Il n’y a pas la moindre logique dans mes exactions.

Toujours est-il que même si rationnellement, je sais que ça n’a pas d’importance, que c’était juste un truc froid et tellement pas à la fois, je n’arrive pas à digérer. Le manque d’intérêt. Le manque de curiosité. Le fait d’être seule, all the night, without love. Et continuer à imaginer ces mots, ces questions, auxquelles enfin je pourrai donner des réponses, de l’honnêteté, qui ne seront jamais que construites par mes neurones, par la libération de molécules.
How sad is that, honestly.

Mais allons-y, je vais répondre aux questions que tu n’envisages même pas de me poser, et aussi à celles, tellement creuses, tellement non pertinentes, auxquelles tu as pensées.

Non, je me fous de ces pseudo prises de becs. Comme de ma première chaussette. Comme du sort des petits Africains. Je ne connais pas ces gens, je n’en ai pas envie, mais si l’occasion se présentait, oui, pourquoi pas. Parce que ça m’intéresse toujours d’apprendre des choses, même si au final les questions sont plus excitantes que les réponses. Mais pour en revenir à cette idiotie, je m’en fous. Je le suis, parce que d’autres ne s’en foutent pas, et que j’aime faire la langue de pute. Mais rien n’étaye mes dires. Et c’est juste divertissant.

Oui, j’étais saoule quand on a baisé. Parce que, vois-tu, je ne sais pas faire autrement. Je ne sais pas pourquoi, vraiment pas. Je dois être vraiment terrifiée, mais non, je ne sais pas pourquoi. Et depuis, j’ai peur d’avoir été pas à la hauteur, décevante, ridicule, pathétique. Je sais, c’est nul. Quelque part, tu dois compter un minimum, pour que je pense ça. Enfin ne nous leurrons pas, c’est juste qu’on se voit plusieurs jours par semaine.

Tu veux qu’on revienne sur le mépris, c’est ça ? Forcément.
Je sais pas, mais j’ai l’impression que les gens ont facilement l’impression que le les méprise et les prend de haut. Rassure-toi, ce n’est pas le cas. Je ne les crois pas non plus supérieurs à moi, faut pas déconner. C’est juste que je me sens en dehors. Je n’aime pas certaines personnes, alors j’en parle pour bitcher avec d’autres gens qui ne les aiment pas, et c’est tout. Je n’y pense pas quand je m’endors le soir, ni même quand je les vois. Je ne ressens strictement rien pour elles, éventuellement un léger amusement quand elles sortent une énorme connerie, mais ça s’arrête là. Il y a bien des points sur lesquels je leur serai toujours supérieure, et bien d’autre qu’elles ont acquis, auxquels je ne comprendrai jamais rien. Et dans l’ensemble, rien de ce que je dis n’est à prendre au pied de la lettre. Soit dit en passant, j’ai encore le droit de me foutre de la gueule des gens persuadés qu’ils font le bien, merci. Mais c’est tout, hein, promis.

Je crois qu’on a fait le tour. J’aimerais bien, éventuellement, savoir ce que tu as dans la tête, parce que c’est quelque chose que j’aime bien en règle générale, même s’il s’agit de la tête du clodo en bas de chez moi. Je ne suis pas sûre de vouloir savoir ce que tu penses de moi, et je n’ai pas encore décidé si c’était parce que je m’en fous, ou si c’est parce que ça me colle une trouille bleue, mais au point où j’en suis, je pense qu’il s’agit de la première option. Parce que vois-tu, personnellement, je ne pense plus grand chose de moi-même. Tout ce que je fais est une improvisation totale, il n’y a que très rarement une pensée derrière, ni une pensée sur d’éventuelles conséquences. Alors qu’en même temps chacun de mes actes est soigneusement emballé, pesés, payé. Va comprendre, moi j’ai arrêté d’essayer.

Voilà. Tu ne liras jamais ces mots, tu ne me poseras jamais les bonnes questions, je ne pourrais jamais te donner des clés dont tu ne veux pas. Et ça ne m’a pas particulièrement aidée ou soulagée de noter, de garder une trace. C’est juste que plus tard, j’aurai envie de relire ceci. Juste pour voir où j’en serai, pour voir si j’avance, ou si je me contente, comme d’habitude, de stagner dans les marécages noirâtres de mes pensées indéchiffrables, surtout pour moi.

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