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road to nowhere
11 janvier 2008

10 janvier 2008, 2h34

Le jour où je me suis faite peur, j’en parlerai pas. Jamais, à personne. A peine ici, même si je sais bien qu’écrire ces mots ne m’aidera pas à oublier, mais peut-être que c’est pas plus mal, rappelle-toi oui, rappelle-toi toujours à quel point tu as perdu les pédales, à quel point le vide insoutenable t’a envahie devant tant d’indifférence, à quel point tout s’est mis à tourner, et alors c’était la seule chose à faire, se brader au moins offrant, qui en plus se paie le luxe de te traiter de folle.

Mais c’est ce que tu étais, sur le moment. Folle à lier, folle comme la boule froide avant quand tu as cru qu’elle allait t’étouffer, folle comme la panique après, et les sanglots hurlants recroquevillée sur toi-même.

Je sais pas si je peux t’accorder une deuxième chance, mais je sais que je n’ai pas le choix. Parce que tu ne peux pas te noyer.

Alors on passe et on continue d’espérer et on apprend.

Et sinon tu vas faire quoi ?
Tu sais ça te manque déjà, ses mains sur la tienne et ses lèvres et sa langue. Et ses yeux putain. Hypnotisée par un rayon jaune.
Mais comment veux-tu. Comment veux-tu ne pas y penser jour et nuit, quand c’est la seule personne depuis tu sais même plus quand à avoir été tendre avec toi, ou même juste un minimum respectueuse. Comment veux-tu ne pas te jeter sur des miettes de considération comme la misère sur le bas clergé, comment.
Tellement étonnée. Ha ça peut être comme ça aussi ? ça peut être les sourires, les vrais, pas les rires hystériques, ça peut être effleurer et caresser, pas juste prendre et cogner tiens ? Bien sûr ça a fini. Mais pas si mal, ça aurait pu être tellement pire. Il a même eu la prévenance de te réveiller parce qu’il se souvenait que tu devais bosser.

Je sais c’est rien et c’est pathétique de s’accrocher à ça avec du ravissement incrédule. Mais je sais pas, j’avais l’impression que tu étais là, que tu me voyais, jamais personne n’avait autant regardé mes yeux, jamais personne n’avait mis ses mains sur ma nuque comme ça, sur mes seins, jamais personne n’avait pris la peine de m’aider à remettre un t-shirt sur une dignité pas trop souillée. Pathétique. Mais pourtant j’aimerais, j’aimerais tellement recommencer, même sobre, et terrifiée, si tu savais à quel point j’aurais peur. Je sais que je vois des choses qui ne sont pas là, forcément elles n’y sont pas, mais peut-être que cette fois, il y avait cette étincelle, ce qui a tout rendu tellement simple, tellement fluide.

Et j’ai été tellement étonnée. Quand tu m’as embrassée, c’était juste léger, comme si tu avais peur de blesser mes lèvres, avant de voir si finalement je pouvais supporter un peu plus. Et tu m’as regardée putain. J’ai suivi tes yeux comme le crotale suit le mouvement du charmeur, mais c’est comme si j’étais amarrée à tes iris, sans avoir envie de m’en détacher, pas le moins du monde, j’avais juste envie de rentrer dedans et ne jamais en sortir.

Puis tu m’as doucement amenée vers mon lit, et j’étais bien avec ton poids sur le mien. Avec tes mains et ta tête sur ma poitrine, puis ta bouche sur mon sein.

Et je t’ai arrêté, en te laissant le choix, et tu as dit non. C’est con, si tu avais dit oui, je t’aurais méprisé, et maintenant je suis obligée de t’accorder du crédit.

Je sais, je suis triste, et perdue, et tellement abîmée, si tu savais à quel point, et j’espère que tu ne le sauras pas, en fait. Ou alors que tu ne me forceras pas à le dire, mais que tu comprendras et que tu auras envie de me garder enfermée dans tes yeux de crotale, à l’abri des autres, de ceux qui m’ont fait tellement mal, que tu ne me rejetteras pas parce que je ne sais pas décider, que je ne sais pas me protéger, que toujours, quelque part j’y crois, ou bien que je veux me faire mal, et couper l’herbe sous leur pied.

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